On ne peut pas laisser de côté El Hierro lorsque l’on navigue aux Canaries. Cette île très spéciale, et la plus petite des 7 îles principales des Canaries, est vraiment pleine de surprises !
De nouveau sur la route
On nous avait pourtant prévenus qu’il n’y avait rien autour du port d’Estaca, mais nous ne nous attendions pas à si peu, première surprise ! Il y a une marina quasi vide avec des toilettes et des douches (cafards compris…) et le terminal des ferries avec un petit snack qui n’ouvre qu’à l’arrivée des ferries. Sinon, un vrai no man’s land…
Nous avons donc loué une voiture pour nous déplacer. Au nord, nous avons visité un vieux village encore construit avec des toits de paille, utilisé depuis des lustres par les locaux, surtout le week-end. Les piscines semi-naturelles situées au pied des maisons ne peuvent être utilisées qu’à marée basse. Sinon, la mer est trop agitée et dangereuse pour envisager une baignade.
Nous avons adoré la route en direction de l’ouest, avec ses multiples points de vue sur la côte nord, d’une beauté époustouflante et sauvage. La plupart des routes sont très escarpées et sinueuses. On nous a dit que l’île avait les pentes les plus raides par rapport à la taille de l’île et, à certains endroits, même Jean-Luc était stressé en conduisant : une erreur aurait signifié un saut et une descente de 500-1000m, jusqu’à la mer…
Mignonne chapelle en haut du port d’Estaca 
Etonnant village avec leur piscine semi-naturelle, accessible par un escalier raide 
A marée haute, la piscine devient dangereuse, les vagues passant par dessus le mur 
La baignade longtemps attendue, dans la piscine naturelle 
Restaurant avec vue, créer par César Manrique, en haut des falaises 
… avec sa déco imaginative 
… et une vue époustouflante! 
Des fleurs selon la saison 
La côte nord sauvage et impressionnate 
Sur El Hierro, des petites surprises présent un peu partout 
Le plus petit hotel du monde? 4 chambres, mais trop chères pour nous! 
Beaucoup de soins a été donné à l’aménagement et à la déco à l’intérieur de l’hotel 
Arbres = grimper 😉 – on ne peut pas les empêcher! 
Les fameux arbres ventés de El Hierro 
La côte nord de l’île nous a beaucoup plu 
Nous avons même trouvé la Playa Blanca!
Lauriers au nord-est
Comme sur les autres îles, une partie d’El Hierro est assez verte à cause des alizés et de l’humidité qu’ils transportent. Et là, nouvelle surprise : nous avons eu froid ! La différence de température entre le niveau de la mer et le niveau où se trouvent la plupart des routes et les villages est incroyable. 13-16° en haut, 22° en bas. Ce n’est pas ce à quoi on s’attend pour pique-niquer…
Au cours d’un de nos trajets, nous avons visité l’arbre sacré « Arbol Garoé », sans savoir exactement ce que cela signifiait. Finalement, nous avons découvert autour de cet arbre un réseau de bassins, remplis d’eau douce. Un moine, au 16ème siècle, l’a mentionné dans son journal, expliquant que cet arbre, avec ses grandes branches et ses feuilles, était capable de collecter assez d’eau pour fournir de l’eau à tous les habitants de l’île (ok, il y en avait moins qu’aujourd’hui !…) ! Et ce, uniquement grâce à l’humidité qui s’accumulait sur les feuilles et les branches !
De multiples réservoirs se situent autour de « l’arbre sacré » qui collecte l’eau en permanence 
Un des « bassins », quelques-uns profonds de 2-3 m 
« Il Arbol Garoé », l’arbre sacré, détruit au 18ème siècle par une tempête et replanté au milieu du 20ème siècle 
Le lézard géant (jusqu’à 60 cm) de El Hierro, endémique sur l’île et qui a survecu dans des coins reculés. 
La mousse pousse même sur les panneaux, mais il pleut rarement 
Visite d’un village « type » des anciens habitants, les Bimbaches 
A l’intérieur tout ce qu’il faut 
Les grands oignons de El Hierro 
Notre dîner : « poisson perroquet », pêché par Oliver au harpon 
Surprenant petit village de Tamaduste autour de la crique joliment amenagée, les vagues à l’extérieure étaient grandes! Ici, rien!
Pins dans le sud
Au sud de l’île, changement complet de climat et de végétation : il y avait une magnifique forêt de pins. On pouvait voir à la couleur des troncs qu’elle avait été brûlée il y a quelques années, mais maintenant elle était tout simplement splendide à voir et à traverser. Elle surplombait également des paysages époustouflants et la côte sud, escarpée et presque vierge.
Respect de l’écologie
L’île de El Hierro est autosuffisante sur le plan énergétique et fait de gros efforts pour la propreté et la sensibilisation des touristes et des habitants (peu nombreux) aux déchets, à l’agriculture biologique, à la consommation locale et aux énergies renouvelables. Par exemple, ils fabriquent des bancs de parc avec du plastique recyclé collecté sur les plages et dans la mer. Et, pour une fois, il y a des poubelles et des conteneurs de recyclage un peu partout. Dans de nombreux endroits, des artistes ont été invités à produire des sculptures à partir des déchets ramassés dans la mer.
Nous aimons bien manger !
Nos garçons sont deux ventres sur 2 pattes (bon, parfois il y a aussi une tête)… et, si Cat ne réclame pas nécessairement de grandes quantités de nourriture, la qualité doit être acceptable. Ainsi, à un rythme plus ou moins régulier, lorsqu’il ne s’agit pas de pique-nique, la recherche d’un restaurant de qualité et prix raisonnables est un véritable défi. Par prix raisonnable, nous entendons un plat principal à moins de 10 euros (nous sommes assez avares…). Dans le petit village d’El Pinar, nous avons finalement trouvé ce qu’on cherchait. Par chance, une excellente pizzeria, probablement tenue par un cuisinier italien nous a fourni la meilleure pizza dégustée aux Canaries. Les garçons ont mangé 2 énormes Calzone… Ils en parlent encore !
Un autre jour, dans ce même petit village, nous avons essayé un autre restaurant, spécialisé dans la viande de chèvre. Tenu par des locaux, avec une patronne très commerciale qui a réussi à nous gaver plus que ce que nous avions prévu initialement, nous nous sommes retrouvés avec 5 plats différents. Principalement de la chèvre grillée et en ragoût, l’une des spécialités de l’île. Excellent ! Nous sommes sortis de l’endroit, très contents. Les vins locaux,très bons, que nous avions dégustés en même temps nous ont peut-être un peu aidés…
Vue sur la côte est 
Sur les aires de pique-niques et les miradors, toujours des aménagements très soignés 
De grands pins, dans une forêt qui a brûlé 
Les cactus étaient en fleur 
La récolte de déchêts en plastique 
Une des oeuvres faite à partir de déchêts 
Des peintures murales 
Et d’autres 
Et encore… 
La dernière coulé de lave 
…et la végétation arrive à pousser 
LA pizza calzone 
Et un repas plus typique un autre jour 
Un couvent perdu dans les montagnes
Il est temps de se préparer à mettre les voiles
Le moment était venu d’acheter nos derniers produits frais au supermarché avant de quitter les îles Canaries pour naviguer vers Dakhla, au Maroc. Mais c’était dimanche et les supermarchés sur les îles sont plutôt des minimarkets… Par chance, l’un d’entre eux était ouvert et nous avons heureusement trouvé plus ou moins ce dont nous avions besoin pour tenir la traversée et quelques jours de plus à Dakhla avant de mourir de faim et de devoir chercher des magasins. On nous avait dit qu’à Dakhla, on ne pouvait rien trouver d’autre que des bungalows haut de gamme et du matériel de kitesurf…
Ce fut la plus longue navigation sans escale depuis notre traversée de la Tunisie à Majorque : 290 milles, soit environ 58 heures de navigation.
Au revoir les îles Canaries
Les 4 mois passés aux Canaries ont été remplis d’endroits merveilleux et resteront dans nos tous bons souvenirs : des paysages magnifiques et surprenants, de belles randonnées et des pique-niques, la découverte de l’histoire des îles, de superbes moments avec d’autres navigateurs que nous avons rencontrés et quittés, ainsi que (quand même) pas mal de jolis mouillages, de belles plongées et des navigations sportives.
