33 – Tortues sur Boa Vista
33 – Tortues sur Boa Vista

33 – Tortues sur Boa Vista

Qu’est-ce que Boa Vista a à offrir ?


Bien que 2ème île touristique du Cap-Vert, il y a encore moins à voir à Boa Vista qu’à Sal en termes de « curiosités ». Cependant, si vous recherchez de belles plages de sable blanc, désertes, la plongée avec masque et tuba, les couleurs époustouflantes de l’océan et, selon la saison, l’observation des tortues ou des baleines, vous êtes au bon endroit. Et bien sûr, vous serez charmé par les gens toujours souriants et serviables (sauf dans les « supermarchés » chinois, malheureusement dominants !)

Il y a quelques énormes complexes hôteliers, probablement assez chics, (des villes entières !) et sur la plage de Sal-Rey, on trouve quelques restaurants et bars de plage vraiment sympas. Nous avons fait la connaissance d’Atila du Brésil, de sa femme italienne et de leur fille qui ont un restaurant (Toca da Garoupa) et un centre de sports nautiques. C’était super de les avoir avec nous sur Illika pour une courte navigation un après-midi, même si la pauvre fille n’a pas beaucoup aimé le mouvement du bateau…

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Une conduite d’essence volée



Les premiers jours, nous nous sommes promenés plusieurs fois dans le village principal de Sal-Rey, pour le contrôle habituel de la police, la recherche d’un distributeur de billets fonctionnel et l’achat de nourriture. Nous sommes toujours stupéfaits de voir à quel point les légumes et les fruits sont chers ! Comme nous étions amarrés à une bouée du port, nous avons laissé, comme d’habitude quand nous allions à terre, notre annexe sur la petite plage en face et sommes partis à pied.

Nous aimons faire confiance aux gens, mais nous sommes de toute façon assez prudents. C’est pourquoi notre moteur et le réservoir d’essence sont verrouillés sur l’annexe. Mais un jour, quelqu’un n’était pas content qu’on ne puisse pas voler le moteur et/ou le réservoir d’essence et a donc décidé d’emporter le tuyau d’essence qui va du réservoir au moteur. Cela comprend une pompe manuelle d’amorçage, et des raccords spécifiques… Peut-être pour se venger ?

On ne peut pas vraiment se fâcher (nous avons toujours notre bateau et notre annexe avec un moteur !) mais c’est un travail d’enfer pour retrouver les pièces. Ce n’est pas une expérience agréable et, en plus, pendant que Jean-Luc et Oliver sont allés chercher une solution, Alexander et moi étions assis sur la plage, impuissants, avec des tas de courses.  Et, comme par hasard, Alexander a absolument eu besoin d’aller aux toilettes et les seules toilettes en vue étaient fermées…

Plan B


Jean-Luc et Oliver ont réussi à trouver les pièces indispensables en quelques heures et beaucoup de marche. Pour le bien (ou pour les besoins !…) d’Alexander, lui et moi avons ramé jusqu’au bateau avec toutes les courses et sommes montés dans le bateau en utilisant notre méthode plan B 😉 car Jean-Luc était parti avec la clé….
Après cette journée, nous avons préféré garer notre annexe sur la plage devant le beach bar d’Atila. Et nous avons déplacé Illika au mouillage à proximité. Nous avons aussi pris l’habitude de ranger le réservoir et son nouveau tuyau bricolé dans le coffre du dinghy…



De belles dunes et des routes pavées

Notre excursion d’un jour à la découverte de l’île à bord d’un pick-up Mitsubishi 4×4 de location a été très intéressante mais très secouée : les routes sont faites de pavés de basalte, posés à la main. Stupéfiant : des kilomètres et des kilomètres de routes. Quel titanesque travail !

Avec quelques difficultés, nous avons trouvé l’attraction de l’île, les Dunes du Désert de Viana. Malheureusement, dans un élan d’euphorie, Alexander a sauté un peu trop loin d’une dune et a atterri brutalement. Souffle coupé à l’atterrissage !… et des douleurs pour respirer pendant quelques heures. Il nous a inquiété mais s’est ensuite rétabli doucement au cours de la journée. Il n’a pas aimé les routes cahoteuses …

Plage de déchets


Dans un petit village coloré au milieu de l’île, nous avons pris un repas typique et généreusement servi. Puis nous sommes partis à la recherche d’une célèbre plage à tortues sur la côte est, par une piste de terre digne d’un safari. Nous avons bien trouvé la plage, et sommes tombés sur une base de la Fondation Tortuga. Ils nous ont dit qu’il y avait 11 nids sur la plage et que nous pouvions bien sûr nous promener et nous baigner si nous le souhaitions. Malheureusement, ce que nous avons vu sur cette magnifique plage était choquant : tant de déchets ! Notre après-midi et le reste de la journée se sont donc transformés en une mission de ramassage de déchets sur cette même plage… Heureusement que nous avions de la place à l’arrière de notre pick-up !

Nous nous sommes sentis bien après cela et nous avons essayé de donner mauvaise conscience aux gars de la base des tortues, mais ils n’ont pas eu l’air de s’en préoccuper plus que tant. Bon ! ils nous ont tout de même chaleureusement remerciés pour le travail… Peut-être devrions-nous prendre le temps d’écrire à la Fondation Tortuga pour leur proposer de généraliser l’exercice !


Mais nous devons dire qu’en général, nous trouvons les îles du Cap-Vert assez propres. En tout cas beaucoup plus propres que celles des pays africains visités jusqu’à présent.



Recherche de tortues


« Vous êtes sûrs de voir beaucoup de tortues, tout le monde en voit au Cap-Vert ! ». Vous comprendrez donc que nous étions un peu désespérés après une bonne semaine à Sal et une semaine à Boa Vista sans en avoir vu de près. Les îles de Sal, Boa Vista, Mayo et Santiago (les îles de l’est) sont celles où la plupart des nidifications ont lieu à partir de fin juin et les éclosions jusqu’à fin septembre. Pour nous, c’était clair : c’était un NO-GO de quitter Boa Vista pour naviguer vers l’ouest sans avoir vu ces magnifiques animaux de manière satisfaisante !

Nous avons donc jeté l’ancre sur la côte sud-ouest, un peu au sud de l’énorme plage de sable de Santa Mónica. Nous nous attendions à ce que la « célèbre » Santa Mónica abrite quelques touristes et hôtels, mais en fait il n’y a qu’un hôtel fantôme inachevé et un joli bar/restaurant sur la plage. Et les seuls touristes que nous avons vus venaient en 4×4, loués avec chauffeur, pour profiter de la vue sur la plage sans fin avec langoustes dans leur assiette et les pieds dans le sable. Plutôt agréable, nous en convenons (sauf que nous n’avons pas eu de langouste !). Le deuxième matin de notre mouillage, sur la petite plage devant nous, nous avons vu ces traces typiques de « bulldozer » que laissent les tortues quand elles progressent sur les plages pour aller pondre : quatres traces toutes fraîches ! Rien que ça, c’était déjà excitant !


Madame tortue rien que pour nous !



Le lendemain, plus de nouvelles traces… Nous avons donc levé l’ancre et parcouru toute la côte sud à la recherche d’un autre mouillage et d’autres traces, pour finalement revenir à environ 200 m de notre ancienne plage.

En fin d’après-midi, nous avons préparé un pique-nique, des torches et des linges. Ensuite nous sommes allés à la plage, prêts à attendre jusqu’à minuit que quelque chose se passe. C’était une belle nuit avec une lune brillante. Quand JL, après s’être éloigné un moment, est revenu vers nous en courant sur la pointe des pieds (comme une cigogne, mais plus vite !), nous ne pouvions pas croire à notre chance ! Nous nous sommes glissés jusqu’aux deux tortues qui se déplaçaient péniblement sur la plage, sachant que nous n’avions pas le droit de faire du bruit ou d’allumer une lumière vive. Nous avions lu qu’elles risquaient d’avoir peur et de retourner à la mer sans avoir accompli leur tâche.

Patience – no stress!


Patiemment, nous avons attendu qu’elles finissent de creuser le trou et commencent à pondre (jusqu’à 100 œufs par nid). Lors de nos multiples recherches sur Internet concernant les habitudes de nidification, nous avons appris que pendant la ponte et juste après, les tortues entrent dans une sorte de transe et qu’il est possible de les toucher à ce moment-là. Nous avons utilisé nos lumières rouges qui n’ont pas semblé les déranger. Nous avons même pu les toucher avant qu’elles ne recouvrent leurs trous avec beaucoup d’efforts et qu’elles ne reprennent le chemin de la mer.

Jamais nous n’aurions pensé pouvoir vivre une expérience aussi merveilleuse ! Et de si près ! C’est une chose de participer à un voyage organisé et vous pourrez probablement voir des tortues nicher si vous choisissez la bonne saison et si vous avez un peu de chance. Mais nous, nous l’avons eu pour nous tout seuls !


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La force des vagues !



Cependant, il y a eu un petit moment de stress durant cette nuit : lorsque nous avons essayé de retourner sur Illika. Il y avait de la houle et nous devions choisir le bon moment pour précipiter l’annexe dans l’eau entre les vagues déferlantes, sauter dedans en même temps et nous passer les rouleaux au plus vite.

Notre première tentative a été un désastre ! Nous avons réussi à franchir la première vague, mais la deuxième est arrivée trop vite et a failli retourner l’annexe ! Tout le monde était complètement trempé, l’annexe pleine d’eau ! Les garçons ont débarqué et nous avons fait demi-tour pour regagner la plage… De toutes nos forces et avec l’aide des grosses vagues suivantes, nous avons ramené le bateau plein d’eau sur le rivage. Nous l’avons vidé et nous nous sommes préparés pour la deuxième tentative : cette fois, nous avons pris plus de temps pour vérifier le rythme des vagues et nous avons mieux réussi !

Nous étions bien fatigués, mais heureux, lorsque nous nous sommes finalement couchés dans nos couchettes ce soir-là, après minuit !


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