24 – La Gomera et retour à Tenerife

La houle au sud de La Gomera

Arrivés à La Gomera, nous avons jeté l’ancre dans une baie au sud-est de l’île pour être à l’abri de la houle qui est presque toujours dominante du nord-ouest. Enfin…, à l’abri, à l’abri…  En fait, nous avons été secoués les deux nuits où nous y sommes restés, la première assez fortement pour que notre nuit soit plutôt … casse-pieds!: imaginez que vous êtes couchés sur le côté et que par le fait d’une vague, vous vous retrouviez sur le dos,… Un mouillage avec une houle de travers, c’est ça !… Quand le vent vient de la même direction que les vagues, pas de problème, mais quand le vent change de direction pendant la nuit et que le bateau offre le flanc à la vague, il y a rapidement du +20°/-20° de gite…

Le lendemain, nous avons mis l’annexe à l’eau et sommes allés au petit village de Santiago, qui s’est avéré être un endroit très charmant : un site touristique comme on les aime. Le port n’était pas organisé pour la plaisance et le mouillage à côté aurait été encore moins confortable que le nôtre. Alors que nous étions sur le point de quitter le village, nous avons vu un bateau de pêche décharger un thon de 290 kg – tellement impressionnant ! D’une certaine manière, c’est triste, car il s’agit d’une si belle créature…

La Gomera la verte

Si vous voulez enrichir vos connaissances sur les forêts laurisylves, allez voir La Gomera ! C’était déjà très beau à Ténériffe, mais le « parc national de La Gomera Garajonay » le surpasse. Il faut de bonnes chaussures et être motivé pour faire des randonnées qui montent et descendent tout le temps, mais tous les sentiers sont bien indiqués et partent de plusieurs parkings dans le parc national. Nous avons profité de l’occasion pour combiner notre randonnée avec un tour complet de l’île par la route.

Dernière étape avant la traversée ?

Au départ, La Gomera devait être notre dernière étape avant la traversée vers le Cap Vert ou le Sénégal. Mais tout a changé… (lire plus dans notre dernier article)

Dans la perspective initiale, nous étions venus ici pour explorer l’île, mais nous avions aussi besoin de faire le plein de nourriture et de produits frais pour une semaine de navigation environ. De plus, nous devions récupérer plusieurs colis contenant des pièces techniques que nous avions fait envoyer à un chantier naval de San Sebastian. Si vous avez besoin de choses que vous ne pouvez pas acheter facilement aux Canaries, vous devez les faire expédier. Il faut donc prévoir à l’avance quand on sera où… Pas toujours facile ! Les vents et donc les plans changent souvent en fonction du contexte…

Nous avions calculé largement, mais finalement un colis en provenance d’Allemagne (SVB, équipement nautique) n’est arrivé qu’après notre départ pour Tenerife. Comme entre temps nous avons décidé de rester aux Canaries un peu plus longtemps, il n’y a pas de gros problème : nous reviendrons à La Gomera pour récupérer nos pièces ainsi qu’un foc tempête que nous avons fait installer sur notre 2ème enrouleur par un sympathique navigateur Suisse vivant à La Gomera.

La coque toute propre

Nous voulions également vérifier la coque d’Illika et surtout son gouvernail dont l’arrière avait légèrement touché un rocher dans un port de Sardaigne. Nous l’avons donc fait soulever au chantier naval, ce que l’équipe du chantier Practicos a fait avec beaucoup de soin et de professionnalisme. Rien d’alarmant ! Mais nous avons jugé bon de le laver pendant qu’il était à l’extérieur.

Une navigation sportive jusqu’à Ténériffe

Après une semaine à La Gomera, nous sommes partis pour la marina Amarilla au sud de Ténériffe, soit environ 4 heures de navigation dans des conditions normales. Il devait y avoir un peu de vent au début, puis une zone de non-vent où le Teide protège le sud-ouest de Ténérife et ensuite un peu de vent après la pointe sud pendant quelques milles. Après la pointe sud, sur une distance de 500m nous sommes passés de quasi rien à 7 bft (jusqu’à 33 nœuds !) avec des vagues qui nous ont beaucoup rincées… Nous avons lutté dans ces conditions proches de la tempête, avec un minimum de voile et le moteur et avons tiré des bords au près en direction du port avec une vitesse variant entre 2 et 4 nœuds en raison des fortes vagues et un courant contraire, … PAS AMUSANT – et NON, nous n’avons pas pensé et ni eu le temps de prendre des photos ! Nous étions finalement contents d’arriver après 7 heures de navigation ! Et à temps pour que Jean-Luc prenne son vol pour la Suisse le lendemain matin.

Les prochains jours, en dehors de l’école, et en attendant l’arrivée de mon neveu, qui nous a joint pendant 2 semaines, nous avons visité la région et sommes allés voir et profiter des plages dans les grandes zones touristiques de Los Cristianos et Playa de las Americas. Combien d’avions faut-il pour remplir tous ces hôtels ?