De Santiago à Fogo
Pour voir les dernières îles du Cap Vert, nous naviguons en 10 heures à une vitesse agréable de Tarrafal jusqu’au seul mouillage « officiel » de l’île de Fogo, Sao Filipe. Près du but, nous croisons un énorme groupe de dauphins juste avant d’arriver dans la baie : près d’une centaine ! Quel accueil ! Nous baissons la vitesse, certains viennent nous saluer, jouent devant le bateau, plongent, sautent, se poursuivent et soudain tous disparaissent ! Nous pouvons maintenant nous concentrer sur le mouillage.
Notre position actuelle: https://www.noforeignland.com/boat/illika
D’abord, les cendres de lave…
La raison principale pour laquelle nous venons à Fogo est de monter au Chã das Caldeiras, un hameau constamment habité, en dépit des éruptions, dans le cratère du plus haut volcan des îles du Cap-Vert. Après nous être renseignés, nous décidons de prendre un chauffeur jusqu’au volcan. Il nous laisse descendre d’un côté du « Pico pequeno », le plus petit des deux cratères, et dont la dernière éruption date de 2015. La courte mais néanmoins exigeante randonnée sur les cendres de lave nous amène au sommet du pic, puis sur l’autre côté jusqu’au petit village de Portela, dans le cratère originel, où nous trouvons notre B&B géré par un couple local.
Il est étonnant de constater que les habitants n’abandonnent jamais. Après chaque éruption, ils reconstruisent leur village. Aujourd’hui, le tourisme est devenu leur principal revenu, et la plupart des habitants vivent, au moins partiellement, de la location de chambres à des touristes ou de l’accompagnement de randonneurs jusqu’au sommet du volcan principal. Ici aussi le Covid a laissé des traces :beaucoup de constructions sont abandonnées…
… puis des problèmes de genoux et de chaussures…
Le matin, nous marchons quelques kilomètres le long de la coulée de lave jusqu’à la « sortie » du cratère originel, qui se trouve toujours à environ 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ambitieux, nous commençons à descendre. Au début, la végétation commence à verdir et nous traversons une zone forestière jusqu’à ce que nous rencontrions les nuages. Nos genoux sentent sérieusement la pente, et Alexander nous fait arrêter BEAUCOUP de fois pour refaire ses lacets…
… et enfin : le café
Après quelques heures, nous nous arrêtons pour un pique-nique rapide, les nuages sont maintenant au-dessus de nous et l’agriculture commence : café, mangues, maïs, cocotiers, goyaves, … La végétation est si dense, nous nous sentons comme dans le film « gorilles dans la brume », c’est tellement beau ! Mais nos genoux et pieds souffrent. Encore quelques mètres… Après 5 heures de marche en descente (et un dénivelé de 1400 m !), nous sommes heureux de retrouver la route. Notre chauffeur ramène nos os et nos pieds endoloris au port, avec un arrêt express aux piscines naturelles de Ponta da Salina pour une baignade rafraîchissante.
Brava, la paisible
2 jours plus tard, nous naviguons vers Brava où notre ami Gil a déjà jeté l’ancre avec son voilier Cholgas. Comme il n’y a pas beaucoup d’espace dans la baie, nous recevons l’aide des locaux et de Gil pour mettre Illika en position, parallèlement à son bateau. Pas facile d’ancrer en reculant jusqu’à la jetée pour attacher une deuxième ligne à terre… Évidemment, il y a aussi du vent ! Mais nous apprenons à chaque nouvelle situation.
Découverte de l’île de Brava
Brava est agréable pour une courte escale, et nous profitons des derniers jours avec Gil. Il va traverser l’Atlantique à partir d’ici. Les garçons font deux randonnées avec lui tôt le matin et nous prenons un chauffeur pour une journée afin de faire un tour sur l’île – ou plutôt une partie de l’île. Malheureusement, il y a quelques mois, un glissement de terrain a détruit la route menant à un joli village dans une baie et à l’ancien aéroport. Nous sommes donc déçus de ne pas pouvoir nous promener dans l’aéroport abandonné. D’après notre guide de voyage, les hangars et les bâtiments ont été laissés en l’état après la fermeture, si bien que l’on peut encore voir toutes les infrastructures et marcher sur la piste.
Un événement mémorable sur Brava est notre festin de langoustes : avec l’aide de Cha (un local, qui a navigué sur des voiliers toute sa vie et qui nous aide pour toutes sortes de questions) nous cuisinons, ouvrons et mangeons 6 énormes langoustes ! Un vrai régal !
Dernière étape
Avant de traverser vers le Sénégal, nous nous arrêtons une dernière fois sur l’île de Santiago, au sud, dans la première ville importante du Cap-Vert : Cidade Velha (vieille ville), aujourd’hui appelée Ribeira Grande. C’était un important centre de traite des esclaves et possède la plus ancienne route pavée d’Afrique de l’Ouest !
Nous nous attendions à un peu plus de ce lieu historique, mais, si ce n’est pour le site culturel, cela nous permet d’obtenir quelques légumes frais supplémentaires pour les 3 jours de traversée à venir.
Finalement, on n’en aurait pas eu besoin, mais ça, c’est une autre histoire !
Wow les dauphins (et tout le reste)