23 – Décisions à prendre
23 – Décisions à prendre

23 – Décisions à prendre

Avec cet article nous avons envie de partager avec vous quelques-unes de nos réflexions…

Après bientôt une année de navigation, il nous reste environ 5 mois de voyage selon notre plan initial. Pour des questions techniques et professionnelles, nous ne sommes pas aussi loin qu’attendu. Or nous souhaitons naviguer vers les îles du Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau puis enfin traverser l’Atlantique. Pour pouvoir profiter de ces étapes, le timing est très (trop !) serré pour pouvoir traverser l’atlantique avant juin, le début de la saison des ouragans.

Nous avons donc dû

  • décider si, oui ou non, nous allions continuer le voyage après août (l’école avec les garçons n’est vraiment pas facile et pèse fortement sur l’atmosphère par moments)
  • si oui, décider, de la philosophie avec laquelle nous allions continuer,
  • refixer des règles avec les garçons…

Nous avons la chance de pouvoir choisir, je suppose. Mais les décisions ne sont pas si faciles à prendre.

Nous sommes tous d’accord pour dire que le temps peut être ami ou ennemi : si vous n’en avez pas assez (ou si vous pensez que vous n’en avez pas assez), la pression s’installe en vous. Vous ne vous laissez pas le temps de faire les choses que vous aimeriez et que vous auriez l’occasion de faire à un endroit donné. Ce n’est que si vous vous dites qu’il y a du temps, que vous pouvez commencer à en bénéficier. Nous apprenons encore à « marcher », mais nous pensons savoir comment nous devrions le faire. Au rythme du temps… au rythme du temps (et parfois de la météo)…


Les pours

Depuis que nous n’avons plus d’échéances techniques, nous commençons enfin à savourer cette vie de nomades, où, si une chose n’est pas faite un jour, elle peut l’être le lendemain. C’est trop beau, non ?

Évidemment, nous aimons naviguer et lorsque le vent est bon (et que les vagues ne sont pas trop hautes!), nous adorons ça. Il y a de légères différences quand ça devient trop fort pour moi et que Jean-Luc s’en donne encore à cœur joie ! Mais nous nous en accommodons. Et aussi avec le fait qu’Oliver ne trouve pas une vitesse de 3 nœuds suffisante (au lieu de 5-6) et aimerait accélérer avec le moteur et que nous, les adultes, sommes tout à fait d’accord pour naviguer à 2 nœuds (si les vagues sont raisonnables), parce que nous pouvons vraiment nous détendre 😊.

Et puis il n’y a presque rien de mieux pour nous tous que d’être au mouillage dans une baie isolée et protégée, même si l’arrivée dans un port est souvent très séduisante (jolis restos, des échanges avec d’autres navigateurs, être à l’abri). Nous aimons beaucoup explorer les lieux, les plages et la nature, les criques et la vie marine, goûter la nourriture locale, sentir les atmosphères, admirer les paysages si beaux, si particuliers et si différents à chaque fois… Je pense vous l’avez remarqué dans tous nos articles !

Alors pourquoi la décision est-elle difficile à prendre ?

Les contres

Pour nous, l’un des principaux facteurs de perturbation est que l’école avec les garçons ne fonctionne pas aussi bien que nous l’espérions. Ils ne sont clairement pas aussi coopératifs qu’on pourrait penser que des garçons de leur âge devraient l’être, sachant qu’ils ont cette opportunité extraordinaire (et ils semblent être d’accord là-dessus), mais malgré cela, ils ne sont pas prêts à jouer le jeu. Même pas quelques heures par jour sans d’interminables discussions ! Avez-vous la solution pour nous ?
Et vous, avec vos frères et sœurs, chaque fois qu’il y avait quelque chose à faire ou à aider, vous vous êtes disputés pour savoir s’il fallait le faire, ou pour dire que l’autre en avait fait moins ? Ou qu’il y a une miette de plus dans l’assiette de l’autre ?…

Je ne me souviens pas vraiment de cela à cet âge-là… Maman, s’il te plaît, ne me dis pas que nous avons toujours fait cela ! Ce ne serait certainement pas différent à la maison, mais sur le bateau, ça fait davantage partie du contrat de participer aux tâches quotidiennes et d’être encore plus tolérants les uns envers les autres. Bien que nos garçons soient habitués à aider à la maison, tout cela est un peu surprenant. Peut-être que le fait d’être dans un si petit espace toute la journée rend les choses plus difficiles… ?

Décision prise !

Mais maintenant, la décision est prise : après cet été, nous prévoyons de continuer à naviguer. C’est pourquoi nous sommes toujours aux Canaries et que mon neveu Neil viendra passer près de 2 semaines avec nous sur le bateau. Comme nous ne voulons pas être confrontés à la saison des pluies en Afrique de l’Ouest, nous y naviguerons après, en octobre. D’ici là, nous allons visiter plus longuement les îles Canaries puis longerons la côte marocaine en direction du Cap Vert. Nous aurons le temps de voir davantage les îles du nord avant de retourner en Suisse pour quelques semaines en été.

En ce qui concerne l’école : nous continuerons bien sûr à faire l’école à bord le mieux possible. Les garçons ont signé un nouvel accord sur la manière dont l’école se déroulera… De plus, nous espérons trouver une aide extérieure de la part d’un professeur volontaire, en particulier pour guider Oliver en physique et en mathématiques.

Quant à nous en famille, nous allons pouvoir profiter plus des occasions, comme au sud de Ténériffe où nous avons fait de la plongée et les garçons leur certificat de Open Water Diver. Nous ne sommes plus pressés de sauter d’île en île au plus vite, mais nous pourrons vivre les différents endroits, parfois même en se posant quelques jours.

We’ll keep you posted !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *