35 – Sao Vincente et Santo Antao

Notre retour à Mindelo

Nous reprenons notre vie quotidienne à Mindelo et décidons de jeter l’ancre dans la baie après quelques jours au port. D’ici, nous observons chaque jour la grande île qui se trouve plus à l’ouest: Santo Antao. Ses montagnes sont recouvertes d’un chapeau nuageux, certains jours plus, d’autres jours moins. Au bout de trois semaines, après avoir consulté les prévisions météorologiques, nous décidons de prendre le ferry et de ne pas traverser à la voile jusqu’à Porto Novo, afin d’éviter le contrôle obligatoire du bateau à l’entrée et à la sortie des îles.

Voyage à Santo Antao

Le voyage en ferry est agréable, bien plus doux qu’Illika qui rebondit sur les vagues ! Pour nous rendre à l’hôtel, nous prenons un aluguer (minibus collectif pour 15 personnes). Assez surchargés (17 personnes et plein de bagages sur le toit), nous arrivons à notre Eco-Lodge réservé après 80 minutes d’un trajet difficile, les gens descendant de temps en temps et le chauffeur grimpant sur le toit pour y jeter des bagages. Nous sommes stupéfaits par la végétation verdoyante et l’impressionnante falaise qui fait face à l’hôtel, de l’autre côté de la vallée et sur laquelle se trouve régulièrement un nuage. Papaye, mangue, igname, avocat, banane, canne à sucre,… poussent partout dans les vallées verdoyantes.

Nous n’en avons jamais assez !

Les deux jours suivants, nous découvrons une île magnifique pour la randonnée. Nos randonnées de 4 à 5 heures chacune sont tout simplement fabuleuses avec des vues et une végétation époustouflantes ! Chaque soir, de retour à l’hôtel, nous sautons dans la petite piscine naturelle remplie de têtards avant de prendre une douche. Ensuite, un buffet bien présenté (ils font de leur mieux avec ce qu’ils ont), avec des plats locaux nous attend. Malheureusement il est toujours tiède ! Le premier soir, ils ont dû mal calculer, car personne n’a eu assez de nourriture… !

Nous sommes tous d’accord : nous aimons cette île et nous considérons le jour supplémentaire que nous avons décidé d’y passer comme notre cadeau d’anniversaire. Après trois jours, nous reprenons l’aluguer pour rejoindre le port, cette fois-ci, ce sont 23 personnes pour 15 places et un toit surchargé de bagages ! Il sent les freins brûlés et l’embrayage à chaque montée ou descente et accélérer à plus de 50 km/h n’est pas possible ou trop dangereux. Heureusement, le chauffeur a le sens des responsabilités. Évidemment, à cette vitesse, nous manquons le ferry. Heureusement, il y en a un autre qui part ce soir – ou peut-être par malchance ? 😉

Alexander a créé une présentation de photos magnifiques de Sao Vincente et Santo Antao, que vous trouverez par ce lien: https://youtu.be/A0qex8VC9RM

Retour à la maison

Fin septembre : après 5 semaines à Mindelo, les nuits deviennent enfin plus fraîches. Les draps ne sont pas aussi trempés le matin, mes longs cheveux ne sont pas collés à mon cou quand je me réveille et nous utilisons juste un petit coin de notre housse de couette en travers des hanches pendant la nuit.

Bien qu’il ait plu exceptionnellement beaucoup ces dernières semaines par rapport aux autres années, les températures sont restées élevées et l’humidité nous donne envie de sauter dans l’eau à tout moment de la journée. Malheureusement, lorsque la pluie rassemble toute la poussière et la saleté de la ville, elle déverse une soupe brune dans la baie : la couleur de l’eau n’est vraiment pas invitante ! Et nous pensons maintenant comprendre nos diarrhées occasionnelles, probablement dues au fait que nous avons nagé autour du bateau sans respecter le flux des marées qui échange les eaux chargées de bactéries contre les eaux propres de la haute mer…

Mindelo, au quotidien

En attendant, nous commençons à bien connaître Mindelo. Lorsque nous allons à terre, nous rencontrons toujours des gens que nous connaissons, nous nous faisons saluer par certains, nous prenons un verre spontanément ou nous rencontrons d’autres personnes. C’est un peu comme un village. Nous connaissons nos magasins, nous avons un boulanger préféré et des stands de marché pour les légumes et les fruits. La salade, il faut aller la chercher le matin, sinon il n’y en a plus. On achète les œufs, le lait entier, le fromage dès qu’on en voit : mieux vaut acheter avant d’en avoir besoin ! Car ici, les livraisons sont très irrégulières !

Nous faisons souvent notre propre pain, nos gâteaux et nos yaourts naturels, toujours impatients et normalement heureux de goûter le résultat de nos efforts… 

L’école sur le bateau

L’école fonctionne plutôt bien, et nous sommes fiers que nos garçons terminent leur programme complet pour la semaine avec beaucoup moins de discussions que l’année dernière… C’est, en fait, par moments assez agréable !!! Bien que nous n’ayons pas reçu les livres de mathématiques pour l’année scolaire d’Oliver, nous avons réussi à obtenir une version pdf des livres d’une amie 2 jours avant de quitter la Suisse : nous allons nous en sortir ! La physique devient assez compliquée, donc si quelqu’un a un conseil ou un contact, nous serions heureux d’avoir de l’aide (VP 10ème année, Vaud).

Le matin, après l’école, nous passons notre temps à faire des courses (ce qui est toujours long), à réparer des choses, à nettoyer, à cuisiner, à aller à la plage et, bien sûr, nous profitons davantage des après-midis et des soirées avec notre ami G’île, qui est ancré avec son bateau Cholgas pas loin d’Illika.

Des visages souriants à Cabo Verde

Nous partons visiter l’autre côté de l’île de Sao Vincente à bord d’un bus rempli d’écoliers, encore une fois assez surchargé. Cette fois, c’est 35 personnes au lieu de 26, principalement des enfants, qui sont dans le bus. Comme dans beaucoup d’autres situations, nous avons du mal à croire à la tolérance et à l’attention de chacun. Il ne s’agit pas seulement de la façon dont les habitants se comportent avec nous, mais aussi de la façon dont ils se comportent entre eux.
Dès qu’un autre passager veut monter, les autres font de la place, se déplacent, aident à plier les sièges, enlèvent leurs sacs, s’assoient les uns sur les autres… Cela nous frappe toujours et nous réchauffe le cœur quand nous les voyons interagir : taquiner, jouer, rire, juste un petit sourire, une tape, un geste, un signe de la main, … Cela partout, tout le temps. Bien qu’il y ait beaucoup de pauvreté, surtout dans les villes.

Quelle est notre prochaine étape ?

Techniquement, nous avons presque terminé et nous sommes prêts à naviguer. Le temps n’est pas très stable et il n’est pas facile de trouver une bonne fenêtre météo. Nous serons de retour à la marina pendant quelques jours pour faire notre dernière lessive, faire le plein d’eau, d’essence et de nourriture fraîche. D’une part, nous ne savons pas quand nous aurons la prochaine possibilité de faire la lessive. Deuxièmement, nous avons bien un dessalinisateur, mais il ne produit que 5 litres/heure, alors nous choisissons la facilité en payant 2€/100 litres. L’essence est clairement plus facile ici au ponton, que de remplir des jerrycans pour les amener au bateau en annexe… Enfin, les prochains mouillages ne seront pas des endroits où nous trouverons un supermarché ou un restaurant sur la plage – c’est ce que nous avons compris des informations que nous avons trouvées !

Nous allons donc bientôt nous diriger vers le sud : Santiago, Fogo et Brava, trois des îles sous le vent « sotavento »…. Mais comme on vous l’a déjà dit, les plans d’un navigateur sont inscrits dans le sable…