43 – Traversée de l’Atlantique
43 – Traversée de l’Atlantique

43 – Traversée de l’Atlantique

Avec cet article, nous espérons vous donner un petit aperçu de notre traversée de l’Atlantique de Mindelo à Fernando de Noronha, avec quelques extraits de notre journal. Bonne lecture !😊

Mardi, le 16 janvier 2024

16h30: Nous quittons le ponton C pour aller chercher du carburant à l’embarcadère… et restons en attente pendant les 30 minutes suivantes en attendant qu’un voilier règle son dû. Nous nous débarrassons de nos derniers escudos cap-verdiens en liquide et complétons nos réservoirs de diesel (au total 1000 litres…) pour plus de 300 € par carte de crédit.

18h30: Nous venons de passer le phare de Dona Amelia et la baie de Sao Pedro.

19h20: Il fait nuit noire, la lune n’est pas encore sortie. Les conditions sont bonnes, ce qui nous permet de manger notre dernier morceau de délicieux mi-cuit de thon frais du Cap-Vert avec du riz. La vitesse atteint 9,6 nœuds !

Je passe mon quart de nuit, de 2 heures à 6 heures du matin, debout dans le cockpit, en m’accrochant à la capote. Emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements et même une veste, j’écoute Dire Staights et un podcast de Hardcore History de Dan Carlin.

Mercredi, le 17 janvier

09h30: Les vagues ont grossi, mais le vent est bon. Je ressens un certain mal de mer, ce qui n’est pas surprenant après avoir été sans mouvement pendant près de 3 semaines.

Pendant la nuit, nous perdons une grosse moitié du contenu de notre filet à fruits et légumes… (1 papaye, 1 pastèque, beaucoup de pommes ☹) : le mouvement des vagues a suffi à couper la corde qui attachait le filet. Jean-Luc parvient à attraper sur le pont quelques pommes de terre et oignons avant qu’ils ne roulent en mer. Heureusement que nous avons compté large lors de nos achats et que nous avons 3 filets à fruits et légumes!

Le bateau bouge trop à l’intérieur et il y a trop de vent à l’extérieur ; difficile pour les garçons de faire beaucoup de travail scolaire. Nous sommes également contents d’avoir pré-cuisiné quelques repas avant de quitter Mindelo : ce soir, ce sera un curry jaune thaï .

L’équipage de TOUKA est censé partir en fin d’après-midi de Brava, ce qui doit nous permettre de naviguer vers Fernando de Noronha plus ou moins ensemble. Mais ils sont bloqués par une amarre de navire à travers la baie de leur ancrage et doivent attendre que le navire parte. Nous avons donc déjà plus de 20 milles d’avance lorsqu’ils parviennent à se mettre en route.

21h30: Alexander participe au quart de nuit. Dans le cockpit, nous jouons plusieurs parties de Mastermind avec des lampes frontales.

Jeudi, le 18 janvier

Vent et grosses vagues (malheureusement croisées) par l’arrière. Grâce à notre spi, nous avançons vite mais ce n’est pas confortable: le bateau roule et tangue beaucoup. Les vagues sont impressionnantes : aussi hautes que notre Bimini (nom du toit souple au-dessus du cockpit). Nous les voyons et sentons passer sous nos pieds.

13h : Jean-Luc fait frire les restes de pâtes du déjeuner d’hier avec des saucisses capverdiennes (finalement assez comestibles !)

Dans l’après-midi, la fixation qui retient le tangon au mât casse. Plus de génois tangonné! Nous pouvons encore utiliser le spi et le génois mais pas quand le vent vient directement de l’arrière. Nous commençons à tirer des bords (au grand-largue) pour garder plus ou moins notre cap et nos voiles pleines. Il reste 1030 milles nautiques… Les températures deviennent plus acceptables, nous enlevons une couche par jour 😉

19h : nous avons une quiche toute prête pour le dîner et une omelette faite avec les 7 œufs qui sont tombés du placard en sortant les assiettes lors d’un coup de gîte…

3ème nuit : Pendant nos quarts de nuit, nous avons tous les deux du mal à rester éveillés. La 5ème symphonie de Beethoven nous aide, tout comme mettre la tête dans le vent !

Vendredi, le 19 janvier

Ciel très nuageux, les vagues sont toujours entre 2 et 4 mètres de haut, 12-17 noeuds de vent arrière. Dans ces conditions, nous ne prenons plus nos repas à table car nous roulons trop et les vagues font tout tomber…

Les garçons font un peu d’école et passent la majeure partie de la journée à pêcher des sargasses, qui ressemblent à des hérissons quant ils sont agrippés par la ligne de pêche. Des faits intéressant sur les sargasses sous: https://fr.wikipedia.org/wiki/Sargassum

13h30: Nous déjeunons de hamburgers et de fruits.

20h15: Après la soupe de nouilles chinoises, « le repas préféré des marins », nous regardons le film français « Hollywoo » avec les garçons. Hilarant!… Cela implique que toutes les 10 à 15 minutes, nous sortons, regardons dans toutes les directions, vérifions le radar et le système de détection AIS qui indique tout bateau se trouvant dans un rayon de 40 milles nautiques (environ 70 km) et émet un signal sonore en cas de collision avec un bateau se trouvant dans un rayon de 10 milles (environ 18 km).

Mon quart de nuit est agréablement interrompu par l’arrivée d’Oliver vers 4 heures du matin. On joue à la bataille navale. Mais avant cela, nous avons dû franchir un mur de « bateaux », qui se sont avérés être des signaux de filets de pêche qui se répondaient, chacun d’entre eux étant en fait séparés d’environ 1,5 km. Finalement, avec une certaine appréhension, nous sommes passés entre deux bouées.

Samedi, le 20 janvier

Toujours de grosses vagues, mais plus régulières, toujours 15-17 nœuds de vent, on navigue sous spi et on avance vite. Le catamaran Touka est à environ 60 milles au nord-est, après avoir pris une direction plus sud pour éviter la houle. Malin !

09h45 : Grande excitation! Nous avons une énorme dorade coryphène (Mahi-Mahi) sur la ligne, ce qui veut dire qu’il faut réveiller papa pour la tirer sur le pont. Jean-Luc et Alexander la vident et la découpent en filets, tandis qu’Oliver et moi nous occupons de la préparation de l’apéritif et du déjeuner. Un tartare de Mahi-Mahi suivi d’un des filets frit à la poêle, de pommes de terre et de tzatziki. Un régal!

Intéressant de voir comment la coriphène, quand elle meurt, perd sa couleur jaune et devient gris-blanche.
Elle retrouve sa couleur jaune un peu plus tard, mais de façon moins soutenue.
Alexander apprend à fileter
Tartare de Mahi-Mahi sur son cracker avec tombée de persil

Malgré les vagues de 3 à 5 mètres de haut, j’ai moins le mal de mer et me déplace plus facilement que ces derniers jours. On s’habitue au mouvement constant, heureusement !

Dimanche, le 21 janvier

06h00: Je réveille Alexander pour le lever du soleil (il le souhaitait) puis nous faisons une partie de Kahala.

Après le petit déjeuner, les garçons font un peu d’école. Ils doivent vraiment s’ennuyer… ou peut-être qu’un certain sens des responsabilités s’installe?…

Les vagues augmentent pendant la journée jusqu’à 5 mètres, 17 à 20 nœuds de vent. Grand voile avec 2 ris et foc plein.

15h30 : Nous venons d’avoir un grain avec plus de 30 nœuds de vent suivi d’une forte pluie pendant 45 minutes – très impressionnant ! Après cela, un magnifique arc-en-ciel.

Pâtes avec une sauce au bacon et à la crème pour le dîner. Nous avons terminé notre dernière salade verte…

Lundi à mercredi, du 22 au 24 janvier

Les vagues se sont calmées pour nous rappeler à quel point la navigation peut être agréable. Beau temps, vent bon et régulier, toujours de dos. Navigation avec le spi pendant 3 jours. Comme presque d’habitude, Jean-Luc doit monter au mât: le cordage qui permet de descendre le spi, s’est pris autour du radar…

Les garçons passent beaucoup de temps à limer leurs coques de noix de coco. Nous n’attrapons plus de poissons.

16h20 : Passage de l’équateur ! Nous ouvrons une bouteille de champagne que nous avons achetée pour l’occasion à Auchan Dakar. Les garçons se joignent à nous et y goûtent pour la première fois. Nous n’oublions pas de sacrifier un demi-verre par-dessus bord (il ne faut pas exagérer!…) à Poséidon ou Neptune ou à qui voudra bien faire la fête avec nous 😉.

17h20 : Jean-Luc s’occupe de réparer les ventilateurs qui se sont cassés en tombant des étagères des garçons lors d’un gros coup de gîte. On en aura besoin, on sent les températures qui augmentent! Je fais du pain.

La lune magnifique éclaire les quarts de nuit !

Jeudi, le 25 janvier

On se rapproche ! Nous n’avons pas les conditions de vent attendues : il a tourné E et nous naviguons dorénavant au près et avons les vagues de travers pour cette dernière journée.

Jean-Luc se rase… Intéressant sous voile!

Nous avons un squatteur toute la nuit. Il n’a pas choisi l’endroit le plus confortable… et nous laisse une grosse flaque blanche sur le pont en teck.

C’était quand même sympa d’avoir sa compagnie 😊

Vendredi, le 26 janvier

04h50 : lever du soleil, l’île de Fernando de Noronha en vue.

06h20 : Ancrés dans la baie, parmi environs 30 autres bateaux (destinés au tourisme de jour), les dauphins et « l’Homme Endormi » nous accueillent.

L’équipe de Touka arrive quelques heures plus tard.

Après 9 jours et 13 heures, nous avons hâte d’aller à terre ! Mais ce n’est qu’une petite escale sur la route pour le Brésil continental, soit encore 270 milles nautiques à parcourir.

2 commentaires

  1. BibiAlih

    oh such a great trip.
    I am happy to just sit and read the funny, scary, interesting and exciting bits from the comfort of my sofa!
    I would have climbed out and swum for shore at the first ‘I feel some seasickness’ section ….
    brilliant stuff, Cathy!

    1. Hi Alison,
      For me it was a surprise to be seasick – in fact it only started on the Canary islands and I still haven’t understood why… Now, knowing, I can get organized before (like precooking food, or taking a seasickness pill)! But anyhow, it is terrible!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *