49 – L’atmosphère des Caraïbes
49 – L’atmosphère des Caraïbes

49 – L’atmosphère des Caraïbes

Faire de la plongée en apnée dans des eaux cristallines, boire des cocktails bajans très chers, faire des randonnées à travers une végétation tropicale très dense jusqu’à de splendides chutes d’eau et se mêler à des centaines de voiliers: enfin l’atmosphère des Caraïbes !

Tortues dans l’eau turquoise

Nous avons choisi la Barbade comme première expérience dans les Caraïbes. Pour les deux mois qu’il nous reste, cela semble être la meilleure option pour des questions de vent. Notre plan général est de remonter jusqu’à la Martinique avant de descendre lentement les « îles du Vent » jusqu’à Trinidad.

Après notre traversée, au lever du soleil, nous approchons de notre mouillage dans le sud de l’île la plus au vent des Caraïbes, peuplée de Bajans, qui mangent Bajan et parlent Bajan (prononcé Bay-jun, plus d’informations à ce sujet plus loin). Après tous ces mois passés dans des eaux boueuses, les couleurs de la baie dans la lumière du matin sont tout simplement époustouflantes ! Il ne faut pas attendre longtemps pour voir les premières tortues sortir la tête de l’eau pour respirer profondément et plonger élégamment sous le bateau pour réapparaître 10 minutes plus tard à un autre endroit. Avant même d’avoir pris notre petit-déjeuner, nous sommes dans l’eau en train de faire du snorkeling au-dessus du sable blanc, observant les tortues qui se nourrissent d’herbes marines et d’autres poissons dans leur manteau de camouflage. La fatigue de la traversée de 4 jours est vite oubliée.

Un check-in « Bajan »

Après le petit-déjeuner, car les amendes sont connues pour être très élevées si vous « oubliez » de vous enregistrer dans les 24 heures, nous nous dirigeons vers Bridgetown en traversant la baie en canot pneumatique. L’enregistrement est censé être rapide à Bridgetown (nous l’avons lu à l’avance sur l’une des applications pour marins Noforeignland ou Navily). Mais nous n’avons pas de chance ce jour-là, car la dame de la douane est en train de dédouaner un cargo, ce qui prend un certain temps. En attendant, nous obtenons notre certificat de santé. Première étape terminée. Après plus d’une heure d’attente, la douanière nous accorde un peu d’attention et nous obtenons le dédouanement du bateau. Deuxième étape franchie. On nous informe alors que la dame en charge de l’immigration est malade et qu’il faut donc attendre l’arrivée de sa remplaçante… Et quand celle-ci arrive enfin, après une heure supplémentaire, elle n’est vraiment pas de bonne humeur. En plus, elle est renifle constamment comme un…., comme un … Mais bon, elle tamponne nos passeports, c’est tout ce qu’on veut. Troisième étape, terminée !

A part cela, nous n’avons eu que de bonnes expériences avec les Bajans – c’est le nom des Barbadiens. Ils nous accueillent toujours avec un grand sourire, sont très amicaux et très ouverts à la discussion. Non pas que nous comprenions quoi que ce soit lorsqu’ils nous parlent en Bajan, leur pidgin English…

Le monde sous-marin

Nous décidons donc de réserver l’exploration de la forêt tropicale pour les îles plus vertes. Nous sommes simplement heureux d’avoir quelques jours de routine, avec l’école, le snorkeling et la rencontre avec nos amis de Touka, arrivés quelques jours avant nous.

La vaste baie possède plusieurs épaves à quelques mètres sous l’eau, utilisées par une grande variété de poissons comme abris. Ce sont donc d’excellents spots de snorkeling, malheureusement pas seulement pour nous : de nombreux touristes envahissement le site quand on y arrive trop tard ! Je n’entrerai pas dans les détails du monde sous-marin, car vous pouvez le voir sur les vidéos youtube des différents garçons.

Lien pour les vidéos d’Oliver: snorkelling highlights part 1 et snorkelling highlights part 2, et son tout récent: snorkelling highlights part 3

Lien pour le vidéo d’Alexander: Highlights snorkelling

Une île chère, peu d’arbres, mais assez de sargasses !

Nous réalisons rapidement que nous n’irons pas souvent au restaurant ou dans les bars, car les prix sont exorbitants… Même les supermarchés sont chers ainsi que les musées : nous avons hésité à visiter la maison de George Washington, probablement très intéressante, ainsi que le fort avec ses tunnels menant à Bridgetown, mais le prix d’entrée nous a découragés ! 35 USD par personne pour une visite de 45 à 60 minutes…Nous décidons également de ne pas louer de voiture : nous trouvons que 100 USD c’est trop pour une journée ! Le jeu en valait peut-être la chandelle, mais nous ne le saurons jamais. Par contre, nous ne pouvons pas résister à leur « roti » local (en fait un plat indien bon marché, épicé et délicieux, servi avec un grand chiapati et que nous avons découvert au Suriname) que l’on achète dans des buvettes.

Nous trouvons que la Barbade n’est pas du tout le genre d’endroit avec les palmiers auquel nous nous attendions. En fait, l’île semble assez dénudée, ce qui n’est pas surprenant puisque toutes les forêts ont été abattues par les colons, d’abord pour le tabac et le coton, puis pour les plantations de canne à sucre. Cela a causé des problèmes d’érosion sur l’île, qui est essentiellement formée de récifs coralliens et de calcaire, contrairement à ses voisines volcaniques. Le réchauffement global de la mer et l’excès de nutriments déversés dans la mer ont également entraîné la prolifération de plus en plus fréquente de sargasses. Non seulement à la Barbade, mais dans toutes les « îles du Vent », la sargasse est rejetée sur le rivage, principalement sur les côtes orientales. Parfois cela empêche l’accès aux plages et dégage des odeurs pas très agréables pour les touristes qui ont réservé un hôtel « pieds dans l’eau »…

Montée au nord

À la Barbade, nous faisons deux arrêts en route vers le nord, dont l’un à Speightstown. Là, nous profitons de l’ambiance bajane du village et apprécions un coucher de soleil dans un bar de plage très exclusif (nous y sommes allés parce que c’était la période du « Happy Hour », donc 2 drinks pour le prix d’un !). Notre deuxième arrêt consiste à nous rendre à la luxueuse marina de Port St Charles, pour faire nos papiers de sortie, avant de mettre le cap sur la Martinique. Au prix où était là nuit, on a dormi à l’ancre, à l’extérieur du port !…

Martinique surpeuplée

Ce n’est pas que la compagnie des autres bateaux nous manque et nous préférons évidemment avoir une baie pour nous tout seuls… Mais il y a quelques problèmes techniques, plus ou moins urgents, à régler. Le Marin, en Martinique, est connu pour trouver des pièces détachées ou faire des travaux. La grande voile d’Illika a besoin d’une réparation plus sérieuse que ce que nous pouvons faire nous-mêmes, nous avons toujours un problème avec le congélateur (qui consomme donc trop d’énergie), l’arbre d’hélice fuit de plus en plus et Jean-Luc pense à au moins 50 autres trucs à acheter ou faire…

Nous nous rendons donc au Marin, une petite ville avec une énorme marina, dans le sud de la Martinique, pour voir ce qu’il est possible de faire et d’acheter. Nous jetons l’ancre dans l’énorme baie parmi des centaines d’autres bateaux. Les jours passent rapidement en faisant des allers-retours à terre avec l’annexe, des contacts avec des shipchandlers, voiliers, réparateurs de dinghies (le nôtre, après 2 ans, tombe en pièces…), en regardant autour de nous, en faisant du shopping, la lessive…

Une semaine de navigation

Après presque une semaine, et seulement une semaine avant que Jean-Luc ne s’envole pour la Suisse (pour des raisons professionnelles), nous naviguons vers le nord de la Martinique. Nous faisons quelques arrêts à l’aller et quelques arrêts au retour dans différentes baies. Au mouillage le plus au nord, appelé Anse Couleuvre (en anglais), nous passons 3 nuits ; sauvage et magnifique ! Snorkeling, randonnées, ruines, cascades, feu de camp, pique-nique… Sur le retour, nous avons fait un arrêt qui nous a bien plu : Saint Pierre, l’ancienne capitale de l’île. Elle était presque entièrement détruite lors de l’éruption de la Montagne Pelée en 1902, ne laissant que 2-3 survivants. Pour avoir toute l’histoire: éruption montagne Pelée 1902 en Martinique. Le village reconstruit vaut la peine d’être visité ainsi que les quelques épaves des bateaux qui ont tous coulés lors du même événement. Le snorkeling y est intéressant.

Jean-Luc est sorti, nous sommes en route

Pendant que Jean-Luc est en Suisse, nous sommes amarrés dans le port de plaisance du Marin. Nous avons pris l’habitude d’entendre de la musique jusque tard dans la nuit ou tôt le matin… un peu trop à notre goût. Nous souffrons de la chaleur dans ce port très protégé du vent. Heureusement, les fréquentes averses, et l’accès aux douches propres de la marina, nous soulagent un peu. Et comme nous louons une voiture pour 2 semaines, nous ne sommes pas au port pendant de trop nombreux jours.

Les points saillants de nos journées d’exploration de la Martinique :

1er jour : la soi-disant « plus belle plage de la Martinique », la Plage des Salines, que les garçons trouvent tout à fait ennuyeuse à l’exception des travers de porc que nous mangeons au petit restaurant de la plage, les mangroves adjacentes et la plage sauvage sur la côte est.

2ème jour : Fort-de-France, la colorée ville principale de la Martinique, avec sa cathédrale, son front de mer chic et sa très belle bibliothèque ancienne (démontée à Paris et reconstruite ici !), la déception de ne pas pouvoir visiter la forteresse le jour de la semaine où nous y sommes, et une fructueuse tournée de shopping à Décathlon (un skimboard pour Oliver, enfin !) et à la librairie sur le chemin du retour vers le port.

3ème jour : le musée en plein air « Savanne des esclaves » sur la traite négrière et le mélange ethnique de la population martiniquaise, rencontre avec Touka sur la plage de l’Anse d’Arlet (alors qu’ils sont à l’ancre et que nous venons en voiture), plongée en apnée ensemble et retour par la route côtière.

Une anecdote à propos de notre déjeuner ce jour-là :

c’est dimanche, et nous avons l’impression que tous les habitants de l’île sont venus sur CETTE plage pour déjeuner ! Après avoir visité plusieurs restaurants de la plage sans attirer l’attention d’aucun serveur, nous trouvons finalement une table libre dans le restaurant le plus éloigné, les pieds dans le sable. Nous sommes un peu surpris quand le serveur en sueur dépose un petit bloc de papier et un crayon sur notre table en plastique, nous demandant d’écrire ce que nous voulons manger. Mais quand le repas arrive, après une attente interminable, que je dois organiser les couverts, aller chercher moi-même la bouteille d’eau que nous avons commandée ainsi que les gobelets en plastique au bar, nous trouvons que le plat de poulet, trop sec à 3x 19 €, c’est un peu trop cher… Une petite compensation m’est donnée quand je vais régler l’addition : le propriétaire, souriant, vient personnellement au comptoir, complètement défoncé et/ou ivre (ou les deux !), et me prépare une délicieuse piña colada sans alcool gratuitement (parce qu’il a le sentiment que je ne suis pas du genre à boire de l’alcool…🤣. S’il savait !…).

4ème jour : nous avons planifié de faire la populaire « Route de la Trace » qui serpente à travers une végétation dense vers le nord en direction de la plus haute montagne de la Martinique, la Montagne Pelée (nommée ainsi en raison de son sommet dénudé par les éruptions), en s’arrêtant au jardin botanique de Balata. Au vu de la chaleur et du temps magnifique, on décide de changer de plan pour profiter de l’eau douce de la rivière Alma. Pas de montagne Pelée pour nous cette fois…

5ème jour : longue excursion sur la côte Est, jusqu’à la presqu’île de la Caravelle, une randonnée de plus de 2 heures, pique-nique et visite des ruines du domaine Dubuc (sucre, cacao, café) datant du 17ème siècle. Puis nous profitons de la plage pittoresque de Tartane. Quand j’ai voulu y boire un café, je suis reparti avec une bouteille de Rhum (et pas de café !…)

6ème jour : au retour de Jean-Luc : randonnée de 2 heures le long et dans le lit d’une rivière jusqu’à l’exceptionnelle cascade de la Rivière Blanche, sous la pluie et dans la boue, pique-nique, observation des impressionnants crabes d’eau douce et baignade dans la rivière, comme si nous étions au début des temps.

En tout, nous avons passé 1 mois en Martinique et avons pu voir le changement avant et pendant la saison des pluies. Il y a un mois, l’île était essentiellement brune et grise, avec quelques buissons et de timides palmiers qui lui donnaient un peu de couleur. Aujourd’hui, à la deuxième quinzaine de juin, cette île a pris un vert luxuriant. C’est vraiment magnifique!

Avant de partir

Pendant notre séjour au Marin, notre grand-voile est réparée, un frigoriste vient essayer de faire fonctionner le congélateur (c’est le 3ème frigoriste qui vient…). Puis, Jean-Luc ramène un nouveau presse-étoupe (le système d’étanchéité pour l’arbre d’hélice qui empêche l’eau de rentrer dans le bateau), que nous changerons quand le bateau sera hors de l’eau. Ainsi, après une dernière grande tournée de shopping alimentaire, nous sommes prêts à naviguer vers le sud ! Il est grand temps de quitter ce port et ses centaines de bateaux ! Mais pas sans une dernière soirée dans l’un des restaurants du Marin. Par chance, c’est le soir d’une jam session, où plusieurs musiciens se réunissent et jouent. Une super soirée bluesy que l’on ne va pas oublier !…

2 commentaires

  1. BibiAlih

    Interesting! Must say – yesterday, if I had been asked to draw a picture of Barbados, it would have been beaches and palm trees. No more. You live and learn and you guys are living ta=hat x

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