Débarquement sur une belle île à l’histoire triste, coup d’œil rapide au centre spatial de la Guyane française, randonnée dans les forêts tropicales avec des abeilles assassines, toujours à la recherche de caïmans et d’autres animaux, et savourer du fromage français.
Les Îles du Salut
Après 3 jours de navigation plutôt désagréable, nous jetons l’ancre dans une eau claire (OUI !) – enfin… plus claire que dans les rivières en tout cas, et c’était la nuit, donc nous n’avons vu l’état de l’eau qu’au matin. Les îles du Salut se trouvent juste au large de la Guyane française, près de Kourou. La baie de la plus grande île est bordée de palmiers et quelques autres bateaux sont déjà ancrés. Les trois îles sont couvertes de végétation. C’est vraiment très beau !

Sur le rivage, accompagnés de singes et d’agoutis, nous nous promenons sans plan précis et montons au sommet pour voir le célèbre bagne de Cayenne. Les prisons – qui ont fonctionné comme telles pendant plus de 100 ans, jusqu’en 1953, pour détenir les pires criminels de France – étaient connues pour le traitement sévère que le personnel infligeait aux prisonniers et pour les maladies qui contribuaient à une mortalité très élevée. Malgré l’histoire sinistre de l’endroit, tout cela est très intéressant.
Nous rencontrons également d’autres familles de navigateurs pour un pique-nique d’anniversaire et des jeux de ballon sur une aire d’atterrissage d’hélicoptère. Un après-midi plein de rire et d’échanges.
Ancrage fluvial
Les chenaux fluviaux balisés sont normalement dragués régulièrement pour éviter qu’ils ne s’envasent, afin que les grands navires puissent entrer et sortir des fleuves. Notre tirant d’eau de 1,8 m ne devrait donc pas poser de problème et nous partons délibérément à mi-marée montante. Mais soudain, entre les bouées latérales n° 7 et 8, nous avons zéro cm sous la quille et Illika avance soudain très lentement, même si nous ne changeons pas de régime moteur… Le sol est tellement boueux que nous ne faisons probablement que pousser à travers la couche de boue superficielle. Nous devrions maintenant être habitués à ce genre de choses, mais je vous le dis, ce n’est pas rassurant !
Dans la rivière Kourou, il y a pas mal de voiliers ancrés et comme les courants sont assez forts, on nous conseille de laisser beaucoup d’espace entre les voiliers qui tournent avec les changements de marée et de larguer 40 mètres de chaîne, même si la profondeur n’est que de 5 mètres environ. Nous faisons ce qu’on nous dit mais avec 40 m de chaînes, quand on tourne lors des changements de marées, l’arrière d’Illika dépasse parfois dans le chenal… On s’est fait remonter les bretelles et on a changé de place pour limiter le risque…
Kourou
La ville elle-même n’a rien de spectaculaire, à l’exception d’une très jolie librairie et de quelques restaurants branchés, mais assez peu animés (en raison des prix ou de la saison ?) le long de la route de la plage. Le marché coloré de fruits et légumes est largement surévalué, et nous nous retrouvons à acheter du fromage français – nous avons été tentés d’acheter le fromage suisse qui était également exposé ! -, de la bière belge, du beurre irlandais, des melons espagnols et des avocats brésiliens en Super-U ! Honte à nous, mais il y a très peu de produits locaux et quand il y a en a, ils sont hors de prix. De toute façon, tout est étonnamment cher. Sauf si vous craquez pour l’igname ou le manioc bien sûr !
Le Centre spatial guyanais
Nous réservons notre place quelques jours à l’avance et suivons toutes les consignes de sécurité indiquées. Sinon, on ne peut pas entrer. Une visite guidée très pluvieuse nous amène à travers le Centre spatial et sur le terrain de lancement d’Ariane 5. C’est une chose très cool à faire et les garçons n’ont pas été les seuls à l’apprécier. Malheureusement, sous la pluie battante, les photos ne sont pas les mêmes : nous n’en prenons presque pas !
Randonnées dans la jungle
La montagne des singes est une randonnée assez difficile de 4 heures sur une colline près de Kourou, que nous avons appréciée comme toutes nos randonnées dans la forêt tropicale. La justification du nom de la montagne n’a pas été apportée dans notre cas : à part nous, aucun singe…
Par contre, lors d’une autre randonnée au sud de Cayenne, nous avons eu plus de chance : beaucoup de singes dans les arbres, juste au-dessus de nos têtes ! Par contre, nous n’avons pas aimé être attaqués par des abeilles ou des guêpes très agressives alors que nous passions devant leur ruche/nid (que nous n’avions pas vu). C’est assez choquant ! Et nous n’avons jamais vu personne sauter aussi haut et aussi loin qu’Oliver et Alexander. C’est drôle aujourd’hui, mais pas tant que ça à l’époque : nous avons tous été piqués, mais heureusement, les démangeaisons et les gonflements ont disparu dans les jours qui ont suivi.
Beaucoup d’animaux
Le zoo est bien sûr un moyen plus facile de voir les animaux de la région. On ne peut peut-être pas être aussi fier de les avoir vus, mais au moins on peut prendre le temps de les regarder correctement et de près, avec toutes les informations les concernant sur un panneau – si l’on parle français, bien sûr. Le zoo de Guyane est un joli zoo avec seulement les animaux amazoniens et un parcours dans la jungle sur des ponts suspendus. Nous l’avons beaucoup apprécié et avons pu voir de près des jaguar, tapirs, fourmiliers, singes, ibis, capibaras….
Attention aux moustiques !
Comme dans tous les pays où nous avons voyagé ces derniers mois, nous faisons de notre mieux pour éviter les piqûres afin de prévenir la malaria, la dengue, la fièvre jaune, les infections, etc. Un jour, avec notre voiture de location, nous nous rendons à la pointe la plus septentrionale de la Guyane française. Nous aimerions voir les tortues qui viennent nicher sur ces plages en cette saison. Comme il pleut ou qu’il fait très chaud, nous roulons avec l’air conditionné et les fenêtres fermées.
Le long de la route, nous voyons un panneau d’information sur les tortues ainsi qu’une carte détaillée. Heureux de cette information supplémentaire, nous arrêtons la voiture, Jean-Luc et moi sortons, les garçons restent assis dans la voiture. Soudain, ils se mettent tous les deux à nous crier de fermer les portes ! Tout d’abord, nous ne comprenons pas pourquoi ils font tant d’histoires, mais il ne nous faut pas longtemps pour réaliser que la voiture, nos vêtements, nos cheveux et la moindre parcelle de peau libre sont attaqués par les moustiques… Pas le temps d’analyser le panneau d’information, nous remontons d’un bond dans la voiture et claquons les portes. Nous entamons alors une bataille de moustiques dans la voiture qui durera 10 bonnes minutes. De l’extérieur, ça devait être amusant à nous voir !
Quelques centaines de mètres plus loin, à une plage, nous faisons une deuxième tentative pour quitter la voiture. Cette fois, c’est tolérable.
Piments de Cayenne et piments rouges
Notre excursion de deux jours avec une voiture de location dans le nord nous a amenés à Saint-Laurent du Maroni, le fleuve frontalier du Suriname. La principale colonie pénitentiaire était basée dans cette ville et est l’ancienne prison la plus célèbre de Guyane française. C’est là que l’auteur de « Papillon » a été emprisonné. Après toutes les histoires horribles que nous raconte notre guide du bagne, le joyeux marché de Saint-Laurent est une agréable distraction… Nous découvrons les ramboutans, de délicieux pomelos géants et achetons enfin des piments frais (pas de Cayenne !, mais) « café ». Très, très épicé même pour les locaux !
Nous passons également une journée agréable à Cayenne, mais nous ne pouvons pas dire que la ville nous ait paru aussi mythique que ce que son nom évoque. Après un rapide coup d’oeil à l’ancienne forteresse où beaucoup d’informations en plein air sur la traite des esclaves et les multiples guerres entre les indigènes et/ou les anglais et/ou français sont dispensées, nous passons pas mal de temps dans un petit musée d’histoire naturelle. Comme beaucoup de choses que nous visitons en Guyane, ce n’est intéressant que si vous êtes à l’aise avec la langue française…
Epaves de voitures
Il n’y a pas grand-chose de plus à dire sur notre visite de la Guyane, si ce n’est une chose frappante. Nous ne comprenons pas vraiment pourquoi nous voyons autant, et nous disons bien BEAUCOUP, d’épaves de voitures sur le bord de la route ou dans les fossés ! Elles sont manifestement le résultat d’accidents car elles sont souvent sur le toit ou sur le côté. Est-ce parce que les gens conduisent comme des fous ou parce qu’ils ont trop bu et décident d’abandonner le navire avant l’arrivée de la police ? Ou est-ce simplement parce qu’il est trop coûteux de déblayer les voitures après l’accident ? C’est une énigme. Sur les 200 km qui séparent Kourou de Saint-Laurent du Maroni, nous avons dénombré 52 voitures abandonnées… Et on en a certainement loupé quelques-unes !
Du charme français au charme néerlandais
Nous avions prévu de rester environ une semaine en Guyane. Mais il est difficile de faire des arrêts rapides, nous nous en rendons compte. Aussi, cela fait deux semaines que nous sommes sur place quand nous levons l’ancre… A la recherche de différences culturelles, nous avons hâte d’arriver au Suriname. Deux jours de navigation devraient nous y conduire.